Les triplés d’Alsace et en particulier F-PLOI

 

         Préambule

 

Notre arrivée dans le monde du ballon est simple : en 2000, nous avons fait un vol et comme la majorité des pilotes, nous n’avons plus pu voir le monde de la même manière.

Face au budget gigantesque nécessaire à l’achat d’un ballon, une de mes premières idées, qui nous paraissait des plus utopique, était la construction amateur ! Et de fil en aiguille, de site internet en site internet, nous sommes tombés sur le site d’Arnaud qui nous donnait la réponse à bien des questions.

Nous avons donc commencé la construction en n’ayant fait qu’un vol en ballon. Epaulés par Arnaud et Sébastien, nous avons construit F-PLIC en 1 an et demi. Ce n’est qu’au terme de la construction que j’ai commencé ma formation avec un pilote alsacien dont un des rêves était la construction amateur, Daniel Bauer…

Je crois donc être un des rares pilotes français qui n’ait jamais piloté que des ballons en CNRA en l’occurrence ceux que nous avons construits !

L’expérience de vol avec F-PLIC, fut formidable, seuls ceux qui ont un jour la possibilité de voler sur un engin construit presque de A à Z de leur propre main, savent quelle émotion on ressent chaque fois que l’on vole…

 

         Projet F-PLOC

 

Malgré cela, on s’est rapidement rendu compte que notre ballon était surdimensionné pour l’utilisation que l’on voulait en faire (impossibilité de voler certains jours de grand beau temps car on ne trouve pas d’équipiers…), de plus, la possibilité de voler auprès de Pierre Pflumio et de son petit ballon à nacelle pliante nous a fait découvrir de nouveaux horizons.

Et c’est lors du stage de Doncourt en décembre 2002, que les choses se sont réellement déclanchées. Notre but premier était d’aider Daniel et Dominique puis Anne-Marie dans leur construction.

Avec Pierre Pflumio et François Kormann, nous constituions une sérieuse équipe. Nous nous sommes réuni tous les 7 très régulièrement une fois chez les uns, une fois chez les autres (nous habitions dans un rayon de 45 Km), dés le début janvier 2003. Lors de ces soirées interminables, nous avons discuté et élaboré nos projets.

 

Test de la nacelle de Pierre : à combien peut-on tenir dedans ?

 

Même si nous avions le même but commun : la construction d’un petit ballon avec nacelle pliante, il y avait plusieurs points à régler. Par exemple, le type de nacelle : simplement une copie de Bolland ou une conception tout à fait nouvelle ? Quel volume pour l’enveloppe ?

Rapidement, nous avons pris part au projet, c’était trop tentant, le concept nous plaisait vraiment beaucoup.

Dès les premières réunions, il fut convenu que Daniel s’occupe du tissu, il a donc recontacté Agnès Tommasset de chez Griffendux (que nous avions rencontrée à Doncourt). Notre choix s’est porté sur un nouveau tissu de type parapente mais avec une nouvelle enduction, nous avons passé la commande, du rouge et du blanc, le tissu a été fabriqué et le chèque envoyé, mais au dernier moment nous avons appris que le tissu n’étant pas destiné au ballon, le service juridique de la boite déconseillait cette vente.

Nous nous sommes donc du jour au lendemain retrouvé sans tissu. Cet à ce moment que Arnaud nous a parlé du tissu déclassé de chez Portier. De prime abord, les coloris n’étaient pas très attirants (du vert prairie ou du rose fluo), mais le prix (plus de 1000 euros d’économie par ballon) et la disponibilité du tissu nous ont fait pencher pour cette opportunité.

 

Pour le volume, nous désirions, Sylvaine et moi, un ballon nous permettant d’emporter deux passagers et demi (nous avons une charmante fille qui, bien qu’elle ait peur du brûleur, nous accompagnera, nous l’espérons, très bientôt !), nous avons après de nombreux réflexions et calculs opté pour le volume un peu bâtard de 1650 m³.

Pour le profil, celui d’Arnaud nous convenait bien, seul petit détail auquel je tenais, c’était que les ballons soient galbés. J’étais en fait un peu déçu du résultat obtenu sur F-PLIC et étais désireux d’arriver à une meilleure solution pour le second. J’espère ne pas avoir embêter trop mes co-constructeurs et Arnaud avec ce petit détail qui avait à mes yeux une grande importance. Arnaud a donc modifié son logiciel pour nous, et nous l’avons testé en réalisant une maquette au 1/8e.

 

Suite à ce test, n’étant pas particulièrement convaincu, et Arnaud n’ayant pas énormément de temps à consacrer à ce problème (C’est un peu faux d’écrire cela, Arnaud nous a consacré énormément de temps, nos délais étaient simplement un peu courts : entre la première réunion et la découpe, il n’y a pas eu 5 mois !), je me suis attaqué à la re-répartition du galbe la veille de la découpe en me basant sur la maquette et sur ce que nous avions mis sur F-PLIC. Finalement, le résultat est celui que j’escomptais, je suis donc un homme heureux !

La découpe des patrons et du tissu a eu lieu en avril et mai 2003, toute notre équipe était de la partie et heureusement car le travail était de taille. Les laizes de tissu de 103 cm ont fait que nous avions un nombre de panneaux très important et notre choix de seulement 8 fuseaux faisait que ceux-ci avaient une longueur vraiment conséquente (jusqu’à 6 m à l’équateur).

 

Tracé des patrons : Anne-Marie, Dominique et Denis

 

Découpe des patrons : Daniel sous l’œil vigilant de Laure

 

De plus nous avions, suite à la découpe de F-PLIC où nous roulions toute une série de panneaux ensemble, décidé de ranger chaque panneau plié dans un sac clairement marqué et ce pour faciliter la couture.

 

les plieuses : une grande efficacité

 

De plus sur chaque panneau, nous avions collé une étiquette en haut et une en bas pour être sûr de ne pas se tromper de sens (on les aperçoit sur l’image du dessous, en regardant bien !). Exemple : sur le panneau A, une étiquette A haut et A bas, le A bas correspondant au B haut du second panneau, et ainsi de suite…

 

Notre petit ciseau électrique ! Remarquez ce qu’il faut couper en bout de panneau pour obtenir un certain galbe !

 

A cause de la longueur des panneaux, nous étions obligé de découper par terre, notre table de 7 m de long était destinée au déroulage des rouleaux.

 

 

L’équipe de la découpe : Anne-Marie, François, Daniel, Dominique, Laurence et Théotime, Denis, Sylvaine et Laure

 

Pour la couture, nous y sommes tous allés à notre propre rythme : Daniel et Dominique ainsi que Anne-Marie ont débuté de façon très rapide, tandis que nous, nous mariant puis déménageant, n’étions pas des plus pressés !

 

Finalement, nous avons réalisé nos coutures entre novembre 2003 et janvier 2004, rattrapant et même dépassant nos amis alsaciens.

Du coup, je pense que ça les a un peu incité à travailler activement pour que nous puissions terminer ensemble

 

Avant l’assemblage des fuseaux, je me suis permis une petite fantaisie (qui nous a pris trois week-ends de travail), la peinture du nom de notre site internet : luthier-nice.com !

Chaque lettre mesure au moins 1.55 m (le l, le t et le h sont encore plus long…)

 

Le positionnement du pochoir : vraiment galère. Avec le galbe, une surface comme celle-là n’est pas plate !

 

La peinture au pistolet, une autre source de difficulté : impossible de diminuer la pression se qui décollait le pochoir et en mettait partout !

 

Nous nous sommes retrouvé à Pâques 2004 afin de gonfler, voire voler ensemble. Pour F-PBDB (le Ballon Des Bauer) ainsi que F-PLOI (notre ballon (nous aurions aimé F-PLOC pour avoir le pendant d’F-PLIC, mais cette immatriculation étant déjà prise nous sommes resté dans nos jeux de mots ridicules d’où F-PLOI !), nous sommes parvenus à passer la visite dans les temps mais bon,… vous connaissez la lenteur de l’administration…

 

Nous nous sommes donc contentés de gonfler et d’essayer de régler les parachutes de nos ballons.

 

 

Une fois le ballon gonflé, il peut arriver que quelques cordelettes soient emmêlées…

 

 

Toujours les mêmes, après le premier gonflement la satisfaction se lit sur les visages !

 

Depuis, nos ballons sont immatriculés, ce qui nous a permis de faire quelques vols ensemble au début du mois d’août

 

De gauche à droite : 67 UU d’Anne-Marie, F-PBDB de Dominique et Daniel et F-PLOI de Sylvaine et Denis

 

         Quels sont les avantages de ce genre de ballon ?

 

Le poids : l’ensemble (ballon, nacelle, brûleur et deux cylindres alu) pèse moins de 130 Kg avec une enveloppe à moins de 50 Kg : finis les maux de dos !

Le prix : mais c’est aussi valable pour toute autre construction amateur

La consommation : 2 cylindres pour deux heures de vol à trois personnes « normales », gonflement compris…

L’encombrement : avec la nacelle pliante, plus besoin de remorque et donc plus besoin de garage !

 

Comment transporte-t-on le tout ? C’est simple :

Le ballon et la nacelle sur le toit, le ventilateur sur l’attache remorque (ça fait rire 90% des personnes qui dépassent). Le reste dans la voiture : les cylindres, le cadre de charge (une roue de vélo) et le brûleur.